Des violences subies par les enfants/adolescents, les chiffres connus, pour la France, sont nécessairement inférieurs à la réalité, puisqu'il faut qu'il y ait une perception d'une violence pour qu'elle soit, d'une manière ou d'une autre, enregistrée. Ces jours-ci, et après que Camille Kouchner ait témoigné, nous assistons à la publication, par des milliers de personnes, de "témoignages", notamment sur Twitter, Facebook, et on peut penser que la grande majorité de ceux-ci sont, sincères, crédible - ce qui est terrible. On constate que, dans des milliers de familles de ce pays, des hommes, principalement, et parfois, des femmes, se sont crus autorisés à utiliser leur force physique pour imposer à des enfants, des, attouchements, viols, ... Et, de ces actes, nous savons qu'une part infinitésimale a fait l'objet : de dénonciations auprès de la Justice/Police; et encore moins, de poursuites, de procès; et encore moins de condamnations; et encore moins de condamnations significatives. Autrement dit : des délinquants/criminels vivent sans jamais être poursuivis, inquiétés, et ils sont des centaines de milliers. Mais pourquoi ? C'est qu'une famille est par essence un cadre d'enfermement, ce que le terme de "cellule" familiale dit parfaitement. Derrière les murs des maisons, des appartements, il se dit, se fait, des choses, que les autres ne peuvent percevoir. Les familles sont donc, c'est une évidence, et pourtant, c'est une évidence contestée, LE LIEU de tous les dangers pour les enfants, desquels il faut les protéger. Et comment faire ? Si on attend, comme y invite cette tribune pour laquelle l'enfer peut et doit être pavé des meilleurs intentions, les faits délictueux ou criminels se produisent. Il faut donc les empêcher, en amont. Comment ? Pour cela, il faut reprendre ce qui a déterminé "la cité idéale, de Platon, dans "Politeia" (la République), à savoir faire de la collectivité, une tutelle, concrète, sur les enfants, ce qui se passe partiellement, avec la présence des autres adultes, notamment via l'institution scolaire. Mais pour cela, il faut radicaliser cette logique, en actant le fait qu'il faut déclarer que, EN DROIT, les enfants ne sont pas la propriété de leurs parents biologiques ou tuteurs, mais que ceux-ci ont simplement un bénéfice, qui peut être révoqué, de responsabilité. Et pour cela, il faut aller à l'encontre de ce discours de tant qui affirment que nous "faisons ce que nous voulons avec nos enfants". Il faut donc articuler
une refonte du droit général, en libérant les enfants de la logique de la propriété
faire de tout adulte qui vit à proximité d'une famille, un tuteur de principe, au sens où il est aussi responsable, et a le droit de se renseigner sur ce qui se passe dans une famille
former les adultes à la gestion des enfants : nombre de parents sont absolument incapables de s'occuper des enfants, parce que ceci dépasse leurs capacités et leur volonté
punir sévèrement le non respect des enfants, et notamment les préjudices corporels/psychiques
développer un service public de l'enfance par lequel des enfants sans famille ou ayant une famille déficiente pourront être protégés, instruits, divertis, soutenus
Et c'est parce que cette vidéo expose un véritable travail sur les sources qu'il faut et le faire connaître et le saluer. MAIS, non, Marie Bril ne démontre pas que, pour la science, il y a une certitude ou une haute probabilité quant à l'existence de Jésus. Des sources "littéraires" sont, scientifiquement, insuffisantes. Il faudrait trouver des éléments ou des traces, à partir desquelles une existence pourrait être considérée comme certaine. Les contemporains d'Alexandre le Grand l'ont vu, ont été à ses côtés ou contre lui : son existence est certaine. Idem pour le Prophète de l'Islam. Etc. Mais de Jésus, seuls des textes affirment son existence, réelle. Dans cette vidéo, Marie fait référence aux propos de Michel Onfray. Mais celui-ci n'a pas vraiment travaillé ce sujet - comme tant d'autres. La plupart du temps, il ne cite pas les sources, et s'approprie le travail fait par d'autres. Ce n'est donc pas lui qu'il faut lire ou écouter sur le sujet, mais les personnes qui ont vraiment travaillé sur le sujet. Aussi, actuellement, étant donné ce que sont les principes et les critères de "la" science, il est impossible d'affirmer que Jésus a existé, et, également, qu'il n'a pas existé. D'un point de vue scientifique, il n'y a, aucune preuve, ce qui n'induit pas qu'il n'ait pas existé.
C'est ce qu'a fait Joseph Atwill, dans son ouvrage, "Le Messie de César".
Le Zodiaque, autrement dit, un pseudo pour désigner un assassin, actif aux Etats-Unis (Californie), à la fin des années 60 et au début des années 70, n'a pas été, à priori, arrêté, donc identifié, ce qui aurait conduit alors à prouver sa culpabilité. Il y a donc, comme dans d'autres cas, une indétermination insatisfaisante, puisqu'il y a une forte probabilité que cet assassin ait pu finir sa vie comme il l'entendait. Ce tueur a eu plusieurs particularités, dont celle d'envoyer des messages cryptés à des médias. L'un d'entre eux a été rapidement décrypté, et ce texte est ici reproduit
Un second texte crypté a résisté à celles et ceux qui entendaient le rendre intelligible. David Oranchak, Sam Blake, Jarl Van Eykcke, sont parvenus à le faire. Voici ce que dit le texte : «J’espère que vous vous amusez beaucoup à essayer de me rattraper. Ce n’était pas moi dans l’émission de télé. Ce qui m’amène à parler d’une chose me concernant. Je n’ai pas peur de la chambre à gaz. Car elle m’enverra plus tôt au paradis. Car j’ai maintenant assez d’esclaves pour travailler pour moi, alors que tous les autres n’ont rien quand ils arrivent au paradis ; c’est pour ça qu’ils ont peur de la mort. Je n’ai pas peur car je sais que ma nouvelle vie sera facile au paradis. La vie c’est la mort»
Avec ces éléments, le profil de cet assassin se resserre : outre son appétence pour les idées générales, "philosophiques", "l'homme est l'animal le plus dangereux de tous", il y a l'expression d'une culture religieuse spécifique, rarissime et mal connue, le Gnosticisme/nihilisme, courant spirituel qui, depuis le 3ème/2ème siècle avant JC, est resté souterrain, méconnu, alors qu'il est à l'origine du célèbre texte de la "Genèse", lequel n'est pas un texte pour honorer Dieu, un "Dieu bon", mais pour dénoncer un Dieu mauvais. C'est ce qui explique les propos apparemment incohérents mais qui, pour de tels adeptes, le sont : comme Dieu est mauvais, il faut être mauvais si nous voulons aller "au paradis". Bref, le Paradis, c'est l'Enfer - comme la vie, ici, c'est la mort, et la mort, après, c'est la vie. Il faut donc chercher une personne qui a exprimé de telles convictions, ce qui permet aussi d'éliminer de la liste des suspects tel ou tel.
Enfin, il faut ajouter 2 faits supplémentaires, essentiels : sa maîtrise (ou son exploitation d'une maîtrise) d'une cryptographie d'un niveau militaire, ses apparitions, dissimulé dans une tenue typique d'un bourreau chrétien. Il y a donc une probabilité élevé qu'il travaillait dans le système judiciaire/pénal américain, qu'il ait eu une formation initiale dans l'armée américaine, à un niveau également élevé. Est-il sans importance que la peine de mort ait été abolie en 1967 en Californie ? Outre le fait que, contrairement à ce qu'il affirme, ce tueur ait profité du fait que la peine de mort ait été abolie pour commettre ses crimes, et ce parce qu'il avait peur de cette peine de mort pour lui-même, il faudrait s'interroger sur le fait que cette abolition ait eu un impact sur sa vie, voire, qu'il ait publiquement milité pour son abolition. Aurait-il pu travailler sur les condamnés à mort de Californie jusqu'en 1967 ?
Au printemps, pendant la première période de confinement, a été publié ici un premier texte consacré à cette question : de l'Allemagne, maintenant, que devons-nous en penser, savoir ? Un lecteur, ami, de ce blog, germanophile au point d'y effectuer un voyage par an et ce depuis trois décennies au moins, a proposé ce texte, par lequel il entend parler, témoigner, de quelques "choses vues" dans l'Allemagne contemporaine, qu'il met en regard avec le passé. L'Allemagne concernée est celle de l'ouest. Par ce texte, son auteur, "Michel", n'entend pas, en quelques pages, épuiser le sujet. Il entend participer à un dialogue français sur ce que sont ces Européens de Germanie que certains n'hésitent pas à qualifier de "cousins".
Ci-dessous, le texte en PDF, et plusieurs émissions, produites et diffusées par la Maison Heinrich Heine,
Ce vendredi 16 octobre 2020, à proximité d’un collège de Conflans Sainte Honorine, a eu lieu un attentat sur la personne de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, assassiné pour avoir fait un cours sur la liberté d’expression. Cet assassinat a été renforcé d’un outrage au corps par décapitation, exposé publiquement sur l’internet. Par l’anéantissement de la vie et de l’intégrité corporelle de notre collègue, un message sanglant est adressé au corps enseignant, et, au-delà, au corps social tout entier. La terreur suscitée en chacun de nous vise à déclencher un mécanisme d’autocensure, fondé sur la peur individuelle. Il s’agit, par extension progressive, d’imposer une loi non républicaine à une nation laïque qui ne reconnaît pas de loi religieuse. L’attaque d’un professeur, responsable de la formation des jeunes générations, vise à accélérer ce processus pour l’étendre en totalité à notre société. Les philosophes des universités, par leur Coordination, appellent à résister à ce mécanisme d’intériorisation de la terreur, comme Samuel Paty en a montré l’exemple de son vivant. Nous exprimons notre solidarité envers tous nos collègues enseignants et envers toutes les personnes attaquées par les fous de Dieu, quels qu’ils soient. Aujourd’hui islamiste radicale, cette violence a traversé ou traverse encore d’autres confessions, et doit être combattue avec constance et égalité. Le fanatisme, que la philosophie a affronté au fil de son histoire, doit se voir opposer raison, discernement et courage. Les grandes déclarations et les cérémonies solennelles, malgré leur utilité cathartique, ne suffisent pas. Une réflexion profonde doit être engagée au sein de l’éducation nationale quant aux politiques qui l’ont régie depuis des décennies. L’attentat de ce vendredi a trouvé son impulsion dans la contestation abusive et mensongère d’un cours par des parents d’élèves, manifestant leur volonté d’immixtion dans l’activité professorale. Nous demandons instamment aux autorités publiques de faire le point sur les dérives à bas bruit qui ont permis d’aboutir à une telle atteinte. Depuis plusieurs décennies, l’implication des parents dans la vie des établissements scolaires s’est muée lentement mais sûrement en une remise en cause ouverte ou larvée de l’autorité du savoir et des professeurs, donnant lieu trop souvent à des violences verbales ou physiques envers les enseignants. Ce mouvement s’est pour l’instant arrêté à la porte des universités, sans qu’on puisse jurer qu’il n’y entrera jamais. C’est sur le savoir, sur son autorité paradoxale, étrangère au dogmatisme car mise méthodiquement à l’épreuve d’une autocritique rationnelle, que doit se fonder la pratique professorale, et sur rien d’autre. Il n’existe aucune autorité sacrée, aucun objet interdit. Les philosophes l’ont affirmé au cours de leur histoire, parfois au péril de leur vie, et ils ne cesseront de le réaffirmer, autant que nécessaire.
Il y a le religieux et les religions : le religieux dépasse largement les religions. A notre époque, le football mondial pourrait être considéré comme une religion. L'utile caractérisation du Ministère français en charge de ce sujet, le Ministère de l'Intérieur et des Cultes, nous permet de ne pas être piégé par ce terme de religion. La "tolérance", nous n'en avons absolument pas le primat, puisque nous vivons dans un pays qui a longtemps été dominé par de l'intolérance, des intolérances. Dans l'Antiquité, nos chers Grecs ne donnaient aucun sens à ce fanatisme pour la "vérité religieuse" : ils considéraient les autres cultes avec curiosité, intérêt, respect, et ils intégraient des Dieux et Deesses dans leur propre Panthéon. Convertir les autres à... ? Insensé(s). Au Japon, le Shintoisme n'impose aucun dogme, via un texte, et les adeptes vont souvent voir du côté du Bouddhisme, en cumulant les croyances plutôt qu'en retranchant. Pour les polythéistes, encore fort nombreux, comme en Inde, le passage du poly au mono est étrange : pourquoi de la pluralité divine passer à un Unique, tout seul ? ! Avec l'apparition des organisations "professionnelles" auto désignées comme "religion", l'extension du champ (au monde, par le nombre de croyants, par l'être même de Dieu) est synchrone avec une réduction (des vérités à "une" vérité, des représentants à un seul, des comportements à un seul, etc). Et quid du mono-théisme ? En Egypte, la comète n'était pas suivie comme son ombre par un double mauvais : Dieu était bien l'Unique. Le gnosticisme/manichéisme ne peut pas être confondu avec le monothéisme, et quand une organisation censément monothéiste est manichéenne, elle n'est plus monothéiste. Aspect absolument essentiel, qui requiert d'étudier ce pas de deux entre monothéisme et manichéisme, de Zoroastre à l'Inquisition. L'empereur romain dont les décisions auront eu le plus d'impact dans l'Histoire, Dece Trajan, est absolument méconnu. Regardez et vous comprendrez (lol, je me demande si le style n'est pas religieux... ). Conseils de lecture : deux ouvrages de Polymnia Athanassiadi, avec "La lutte pour l'orthodoxie dans le platonisme tardif" et "Vers la pensée unique". Les "théologies" ont prétendu être des "discours de raison", parce qu'elles étaient avant tout des raisonnements élaborés par plusieurs, mais les contradictions et problèmes sont nombreux et profonds. Si nous n'en disons rien, cela signifie que nous fonctionnons dans la logique des champs autonomes : la théologie aux théologiens, la philosophie aux philosophes - et la politique aux politiciens ? De prétendus théologiens se croient autorisés à intervenir dans notre champ, l'Education libre et critique : pourquoi nous taisons-nous quand, sur la base de leurs contradictions, des consciences se perdent ? Sur les caricatures : plusieurs constats, avec, pour commencer, l'indifférence de la majorité des croyants à. Hélas, la minorité restante est hyper active et fanatique. Face à une folie "raisonnée", il faut parler, répondre, et pas se taire, sinon, qui ne dit mot consent. Y a t-il un interdit coranique concernant la représentation du Prophète ? Non. Il a souvent été représenté. Les iconoclastes sont ce qu'ils sont, mais les Images sont au coeur de la pensée humaine, des échanges humains. Quand eux-mêmes évoquent "le Prophète", ils invitent les autres croyants à se former une image indéterminée de. Est-ce qu'une représentation caricaturale peut porter atteinte à un être, même sacralisé ? Mais comment ce qui est haut peut être atteint par ce qui est bas ? Si la majorité des croyants se moquent totalement de ces caricatures, c'est précisément au nom de cette raison : ils pensent et du coup, ils rient non pas avec les caricatures mais sur les caricatures. Il faut donc clairement le dire : sur une couverture de Charlie-Hebdo, il faut donc le dire clairement, "ceci n'est pas Mahomet". Les performances de la croyance religieuse s'expliquent-elles par une tendance générale à la crédulité ? Sur ce sujet de la représentation du Prophète, son exploitation sévit. Jusqu'au meurtre. Pourtant, formellement interdit par la parole coranique, en tant que plus grand des principes concernant les rapports inter-humains. Mais sur cette crédulité, exploitée, nous trouvons les confusions et les mensonges colportés par des "chrétiens", concernant "l'Apocalypse" : "révélations" à une période particulière de l'Histoire avant de basculer dans une autre Histoire, les réducteurs de tête comme de monde en affirment une "fin des temps", là encore contradictoire avec la volonté et la bonté de Dieu, qu'ils affirment dans leur théologie. Aux Etats-Unis, les adeptes de cette croyance sont nombreux et souhaitent que nous connaissions un chaos mondial, parce que, alors, Jésus reviendra, Dieu se manifestera. La folie des uns vaut celle des autres. Heureusement, à chaque fois annoncée, la fin des haricots a été repoussée aux calendes grecques. Donc, ce que Baruch Spinoza a commencé de faire dans le Tractatus, il faut en parler et le prolonger. Liberté de pensée et "raison", nous pouvons construire dessus une cité heureuse, radieuse, sans assassinés pour rien. Il ne faut donc pas avoir peur, mais nous engager, totalement, à fond, respectueusement de tout et de tous. Sauf de la folie cruelle. Il y a toujours une exception à la règle.
La tragédie d'un tel homicide dépasse la perte d'un seul être humain, puisqu'un autre être humain détermine sa vie par le meurtre, pour la réduire à. Réduction : ce qui, déjà, a bien du mal à disposer d'une durée conséquente (une vie humaine est, au regard de l'Histoire de l'Univers, de la Terre, extrêmement brève), se voit, par la force, réduite à peau de chagrin. Samuel, enseignant en collège, faisait son travail, consciencieusement, sérieusement. Il avait décidé d'évoquer l'usage de la liberté d'expression par les dessins dits des "caricatures de Mahomet". Dans les jours qui ont suivi, il a fait l'objet de critiques et de menaces. A t-il été soutenu ? S'il l'a été, ce fut modestement, puisque la manière dont il est mort démontre qu'il n'était pas protégé d'une manière ou d'une autre. Les fanatiques qui hurlent contre les "caricatures" prétendent en cela être des parfaits musulmans. Mais il n'y a aucun interdit dans la parole coranique concernant la "représentation du Prophète", lequel était un homme et ni Dieu ni un être à part. Dans l'Histoire de l'Islam, il y a de nombreuses représentations, et, quand il ne l'est pas, objectivement, comme dans un film qui retrace sa vie, on assiste à un spectacle incroyable : là où il est censé se trouver, on ne voit personne ! Une caricature est, par essence, une représentation qui modifie les formes connues de la personne représentée afin de grossir/diminuer des traits, se moquer, etc. Elle est le fait de personnes qui aiment se moquer, s'amuser. Une représentation caricaturale du Prophète ne se confond ni avec lui ni avec une représentation sérieuse de sa personne, et elle est donc une représentation QUI N EST PAS SERIEUSE. Les fanatiques prétendent pouvoir et devoir prendre au sérieux ce qui ne l'est pas. C'est ce qu'une Inquisition exigeait : depuis, le rire est devenu le maître. D'autant que le rire, momentané, n'empêche nullement la foi, réelle, si elle est réelle, de tel ou telle. L'immense majorité des croyants se moquent totalement de ces dessins. Mais une minorité, hélas composée de quelques milliers de personnes, refusent de penser à autre chose. Ils entendent condamner, faire condamner, et si rien n'est fait, faire le nécessaire par eux-mêmes. Il faut donc travailler à réduire le nombre de ces fous qui ne veulent pas entendre raison. Pour commencer, il faut clairement dire, publiquement dire, qu'une représentation caricaturale ne peut être prise avec sérieux, ne porte nullement atteinte à l'être et à la valeur de la personne représentée. Cette chose, si simple, si simple à comprendre, nous constatons que quelques uns sont dépassés par cette simplicité. Un manque d'éducation/instruction est, à l'évidence, la cause de cette incompréhension. L'éducation/instruction, c'était ce domaine dans lequel Samuel avait décidé de placer sa vie. Des sanguinaires ont décidé de l'assassiner pour cela. La vie humaine ne peut pas continuer d'être frappée par des ignorants cruels. De ce creuset de la violence historique, le Manichéisme, il faut instruire. Quant à la crédulité instrumentalisée par des manipulateurs manichéens dangereux, il faut travailler sur nos talons d'Achille, comme cette croyance dans l'interdiction de la représentation du Prophète (il faut rappeler que ce n'est pas le cas), comme dans la croyance dans l'Apocalypse/fin du monde (bien que le texte johannique dise autre chose et que les différentes prophéties sur l'Histoire humaine, comme celle des Mayas, n'intègre pas la possibilité d'une fin/disparition de l'Humanité). Sauf que, aujourd'hui, à cause de ces Manichéens, une épée de Damoclès pèse sur toutes les têtes humaines : les armes nucléaires réparties sur le globe. Et à cause de fanatiques hallucinés par des récits délirants et contradictoires, ces armes menacent toutes les vies, en nous exposant à une effective et totale disparition des êtres humains.
L'Univers de Dune est un Univers esthétique : les planètes, les Navigateurs de la Guilde, les sorcières de l'Ordre, les Fremen. Et ceux-ci sont, pour l'époque, un peuple original : qui, pour survivre, a associé, à des mesures techniques nécessaires et efficaces (le recyclage de l'eau corporel propre à chaque individu), à un messianisme d'inspiration musulmane, avec le Djihad, la guerre sacrée. Et loin d'être si originaux qu'ils en seraient incompréhensibles ou peu intéressants pour nous, ces Fremen sont pertinents dans leur rapport méthodique et infiniment respectueux avec l'Eau. Et si nous apprenions ce sens de l'infinie valeur pour la vie, de l'eau, alors que notre planète est la seule à en disposer dans des quantités phénomènales - mais nous lui portons tellement de torts... Lynch, cinéaste-artiste (on devrait créer le syllogisme cinéartiste), qui, aujourd'hui, peint des tableaux comme s'il était un Cooper encore enfermé dans la Black Lodge, a vu cet Univers, et, avec les moyens dont il disposait, il nous a offert des tableaux-scènes, pour certaines, inoubliables, magnétiques. Les navigateurs de la Guilde, des mutants épicés (devenus des cerveaux géants), ont encore un sens : à une grande échelle, le corps humain est susceptible de connaître des évolutions assez radicales en fonction de ses conditions, de ses pratiques. Ils ont un rapport direct avec l'Espace : leur conscience est capable de modifier l'espace-temps pour accélérer des voyages. Et pour nous, ce rapport à l'espace-temps a beaucoup de sens, parce que nous sommes travaillés par ce rapport. Kyle MacLachlan est une découverte, confirmée depuis : ses expressions faciales, son expression vocale, ses regards, correspondent à ce qu'un Paul charismatique est censé être - et on peut craindre que pour Chalamet, la comparaison sera un supplice. Mais il y a aussi Brad Dourif (!), Sting (sous employé, hélas !), Max Von Sydow, Jürgen Prochnow, Kenneth McMillan, parfait Baron. Apparemment, Villeneuve a choisi des cadors pour qu'ils ne souffrent pas de comparaison (à l'exception donc de ce Chalamet dont beaucoup s'inquiètent de l'absence d'épaisseur). Il faut voir la version longue, parce qu'on mesure à quel point les coupures de De Laurentiis ont modifié le récit, la cohérence, pour une mesquine volonté d'économie (quel sens peut avoir cette intention quand on s'est engagé dans un projet qui en soi représente un engagement qu'il faut faire, comme Lynch, à fond ? !). Comme le disait logiquement Nietzsche : deviens ce que tu es. La période la plus intéressante du film réside donc lorsque Paul et sa mère quittent la cité d'Arrakeen pour être envoyés à la mort, dans le désert, et que, grâce à "la voix", Paul parvient à prendre le contrôle d'un des pilotes Harkonnen, et, après l'avoir éliminé, celui du vaisseau. Parvenus dans le désert profond, ils sont dans Arrakis : une planète de sables (et, heureusement, de rochers), où les Vers traquent les ondes de surface. Apparemment, Villeneuve a compris les potentialités esthétiques de ces Terres de désert, mais aura t-il réussi à créer des images, pour nous, jouissives ou... ? A voir. Ensuite, il y a cette technique qui fait appel au son pour frapper et tuer. Cette technique, mentale/vocale, est issue de la Méditation - et Lynch est devenu un sincère, militant, de la Méditation Transcendantale. Autrement dit, que cela soit avec "Twin Peaks", comme avec "Dune", Lynch a un rapport personnel avec des éléments de ses/ces récits, ce qui est, à priori, assez unique, par comparaison avec des réalisateurs qui font des films/projets ("c'est notre proooojjjjjeeeeetttt !!!). Si Lynch avait pu faire "Dune" maintenant, avec les moyens techniques de notre époque et avec des moyens financiers à la hauteur, il aurait fait un film... "fantastique". Il eut été malin, de la part de producteurs, de le lui proposer, plutôt qu'à Villeneuve, même s'il aurait fallu se creuser la tête pour le convaincre. Un peu d'Epice y aurait aidé ? ! Là encore, alors que nous voyons tant d'êtres humains se satisfaire, à grand bruit, des limites de leur conscience, l'Epice, elle, comme avec ces substances psychédéliques des années 60/70, parvient à étendre son champ, à mieux percevoir, et y compris, à "voir", le "Destin". Et si, pour parler comme Rimbaud, les "élus" de nos cités avaient l'ambition d'être des "voyants" ? Au contraire, nous entendons un rire mauvais à être un aveugle qui, dans un jeu de quilles, fait tout tomber. Là, les "nobles" dirigeants sont à la hauteur de leur "noblesse". C'est un récit qui donne de l'espoir : nous ne sommes pas condamnés aux médiocres ou, pire. Mais il faut et regarder loin, et développer ses forces.
Qui n'entend ces discoureurs omniprésents pour faire valoir auprès de nous l'affirmation de "l'existence de valeurs occidentales", et, que cela soit implicite ou explicite, à ces cultures antiques, grecques, romaines ? Et pas un livre, pas une encyclopédie, qui n'insiste sur l'existence et l'action, durable, de ce Socrate, athénien. Mais qu'est-ce qui, dans cette action, fut essentiel, dominant, transmis ? Précisément : Socrate fut un homme de questions, là où tant les ignorent ou les récusent. Et ces, ses, questions, n'étaient ni essentialistes (sans rapport avec le temps), ni généralistes (comme avec une pensée abstraite). C'est par et pour son époque qu'il posait, posa, un certain nombre de questions à ses contemporains. La fameuse question du "Bien" peut paraître abstraite et métaphysique, mais en fait, la réflexion découvre qu'elle est, au contraire, au principe et dans la finalité même, de la cité, dans toutes ses prétentions. Mais la question est dérangeante, pour celles et ceux qui adoptent une position de pouvoir collectif. On sait ce que des Athéniens imposèrent à cette cité : au-delà de cette prétention même, un procès politique à Socrate, un procès avec, en surplomb, la peine de mort. Et Athènes se jugea et se condamna elle-même en condamnant "le meilleur d'entre nous". La pensée philosophique a inauguré la conscience et la démultiplication des questions vitales, nécessaires, fécondes. Depuis, ce questionnement a pris corps dans des champs : les sciences, les médias, les associations. Julian Assange, avec Wikileaks, a exprimé, mondialement, des questions, notamment à l'attention des Etats-Unis, mais pas seulement. Aujourd'hui, il est poursuivi par cet Etat, sous des prétextes, et cette poursuite se trouve elle-même interrogée par des questions légitimes. Une des questions posée par Assange était claire, essentielle : un Etat dispose t-il de droits uniques, spécifiques, exorbitants, comme si le Patriot Act pouvait être considérée comme une loi mondiale ? Julian Assange a posé d'autres questions : un pays, dont on dit qu'il est une démocratie, peut-il avoir une vie civique réelle, cohérente, positive, alors que des citoyens/dirigeants de ce pays accomplissent des crimes dans d'autres pays, en les dissimulant ? La "guerre au terrorisme" peut-elle être elle-même terroriste ? Le procès contre Assange est un prolongement du procès contre Socrate. Le silence de tant et trop d'intellectuels interroge également.
"Spinoza ayant envisagé de publier lui-même « sa » philosophie, puis renoncé à le faire pour des raisons de sécurité, on n’avait pas lieu de penser que son grand œuvre, rédigé à partir de 1662, fût inachevé, fût-ce à la manière, presque imperceptible, de l’Énéide. L’affaire ne paraissait pas poser de problème susceptible de recevoir de solution définitive et les savants se référaient à l’édition presque centenaire de Gebhardt, tandis que les Français lisaient la traduction de Charles Appuhn, parue aux éditions Garnier « sans date » pour éviter de dire en 1909. Les traductions abondaient, divergeant sur quelques concepts majeurs. Le latin de la tradition métaphysique est une langue technique et claire ; les éventuels problèmes de traduction sont indissociables d’une interprétation philosophique. Ainsi quand on se demande comment traduire des mots comme anima et mens : dénotent-ils vraiment deux concepts différents ? Peut-on se contenter de transcrire anima par « âme » ? En latin classique, mens a une extension assez large et désigne de façon générale l’activité pensante ; faut-il traduire par « pensée », par « intelligence », par « esprit », par « âme » ? Dans le français courant de notre époque, le mot « esprit » n’emporte plus l’image du souffle de vie, mais pour un auteur du XVIIe siècle ? Spinoza évite anima qui lui paraît « équivoque » car ce mot « s’emploie souvent pour le principe corporel » qui caractérise les « animaux ». Mais nous ne faisons plus un rapprochement évident entre « avoir une âme » et « être animé »… Le poète a pu se demander si les objets inanimés avaient une âme. En français, Lamartine jouait d’un paradoxe, en latin ç’aurait été une absurdité. Spinoza voit que Descartes tient pour équivalents anima et mens (« anima seu mens »), aussi reprend-il lui-même ce mot quand il critique l’auteur du Traité des passions. Reste à savoir comment traduire mens, quelle différence faire avec spiritus, intellectus, ratio. Un problème analogue se pose à propos d’autres notions essentielles du système, comme affectus et passio : jusqu’où va la synonymie, peut-on se contenter d’« affect » et de « passion » ? (...) Dans l’appendice de la quatrième partie de l’Éthique, Spinoza évoque les secours aux indigents et il écrit capacitas pour désigner ce que peut faire un homme (« unius viri capacitas ») en la matière. Dans le français actuel, « capacité » s’entend à la fois de la contenance d’un récipient et de la faculté de faire quelque chose. Cette seconde acception n’existe pas en latin, seule la première se rencontre dans les textes. En bons latinistes classiques, les éditeurs ont remplacé capacitas par une formule cicéronienne : facultas ingenii. Mais ils donnent alors à penser que Spinoza n’aurait eu en vue que les facultés intellectuelles, ce qui n’est clairement pas le cas. La différence n’est pas négligeable quand il s’agit de distinguer entre ce qui relève des individus et ce qui tient à la société, comme on le voit aussi au chapitre III du Traité théologico-politique. Comme ces éditeurs sont intelligents et scrupuleux, ils perçoivent ce risque de contresens et, dans leur liste d’errata, suppriment ingenii, ce qui n’est pas non plus une solution satisfaisante, puisqu’on s’éloigne à la fois de la tournure latine et de la notion de « capacité ». Ils ont en outre pu commettre de ces bévues qui résistent à toutes les relectures sur épreuves. Cela ne porte pas toujours à conséquence, pourvu que les éditeurs successifs ne sacralisent pas une version manifestement fautive."
Cette émission ci-dessous est emblématique de ce qui s'est passé dans cette période par la constitution des camps, avec les pro et les anti, Raoult. Opposition, pénible, stérile, parce qu'il n'y a aucune raison de verser dans un tel risque de fanatisme/dogmatisme. Contre les contre : le professeur Raoult n'a pas vanté un remède contre le #Sars-Cov.2, puisque la substance dont il s'est fait le promoteur était selon lui, bénéfique, et seulement, bénéfique, par une administration sous contrôle médical en début d'infection de la maladie (afin de faire baisser la charge virale), et ce dans une situation générale où nous étions dépourvus de tout traitement efficace, ce que, globalement, nous sommes encore; contre les pour : pour la même raison que par l'argument contre les contre, le professeur Raoult n'a pas proposé un traitement contre cette maladie, mais une action très limitée, visant à, autant que possible, affaiblir le virus. Il n'est donc ni un charlatan, ni un génie, mais un médecin qui a essayé d'aider des patients, pendant que d'autres dissertaient sur des plateaux de télévision sur ce qu'il fallait faire et ne pas faire - et, à ce stade, il suffirait de repasser quelques émissions de télévision ou de radio pour que ces prétentions se révèlent ridicules. En raison de cette division/diversion sur le face-à-face des pour/contre, bien des questions/perspectives essentielles sont restées, occultées, non débattues. On ne remerciera donc pas les médias, addicts au manichéisme.
Dans cette vidéo, les trois hommes qui parlent de l'Atlantide s'appuient sur une carte de Ptolémée, concernant l'espace méditerranéen de l'époque, pour montrer que la carte expose l'étendue, connue, des savants de cette époque, avec, au delà des colonnes d'Hercule, la ville de Tartessos. Mais il s'agit d'un grave anachronisme. Le Critias de Platon, écrit au 5ème siècle avant-JC, dans lequel le récit narre l'Histoire et la disparition de la civilisation atlante, ne pouvait faire référence à une telle ville, à une telle localisation, parce que les Grecs de son temps ne connaissait pas l'extrême ouest de la Mer Méditerranée. Aussi, en aucun cas, Tartessos ne peut être l'Atlantide, ni être la référence visée par Platon. L'erreur est de dire que cette carte représente le monde connu dans l'Antiquité. L'erreur réside dans l'oubli quant à la construction, progressive, de cette représentation.
L'excellente revue en ligne Far Ouest a adressé aux personnes inscrites dans sa liste de contacts ce message : "Les Français ne retrouveront pas avant longtemps leur vie d'avant." Cette phrase tourne en boucle dans ma tête. À quoi le monde ressemblera-t-il à partir du 11 mai ? Certains de mes proches l’imaginent comme le début de l’effondrement ; d’autres me promettent une Révolution; certains me vendent un futur ultra libéral comme la seule solution à l’avenir. Et vous ? Je m’interroge, coincée dans le salon de mon HLM : comment votre confinement se passe-t-il ? Mais, surtout, comment imaginez-vous la suite ? Faites-vous partie des optimistes ou des défaitistes ? Pensez-vous que nous vivons un moment charnière de l’histoire de nos sociétés ou juste une virgule un peu aberrante ? Tant que nous sommes dans nos salons, tout est possible pour le 11 mai. Nous avons envie de conserver un instantané de ce temps suspendu. Pour les jours qu’il reste de confinement, Revue Far Ouest lance un appel à témoignages : de l’analyse économique et sanitaire la plus logique à la théorie du complot la plus folle, racontez-nous le futurpost-confinement."
Avant de répondre à cette question, il faut être clair sur ce qui s'est passé : des millions d'humains, habitués à la facilité, normalité, positivité, de leurs mouvements, de leur proximité entre eux, de l'usage de ces mouvements et de cette proximité, pour, travailler, se rencontrer, ont été sommés par des autorités médicales, scientifiques, et surtout, par des Etats, de rester chez eux, pendant que d'autres assuraient, assurent, l'ensemble des productions et des services pour lesquels aucun arrêt n'est possible. Il faut donc le dire : un, le confinement n'est pas un choix des personnes, mais de quelques personnes (et des pays ont décidé de ne pas le faire ou ne pas le faire comme nous), deux, il n'a été possible que parce que d'autres n'ont pas été confinés (là encore, d'autres pays, rares, ont agi différemment, comme la Nouvelle-Zélande, qui a engagé le confinement le plus radical). Quand des millions d'êtres vivants sont obligés de ne pas réaliser les mouvements dont ils ont l'habitude, les espaces, urbains, autres, sont quasi désertés, et, physiquement, parce que logiquement, les animaux qui vivent dans ces espaces ou à proximité, eux, y circulent plus facilement, tranquillement. Enfin, le confinement s'est dédoublé, avec des milliers de personnes, hospitalisées, soignées, et pour quelques milliers, ce confinement a signifié la fin de la vie. La mortalité est l'une des plus importantes lois, biologiques, humaines. Le Sars-Cov2 est venu s'ajouter à la longue liste des facteurs biologiques qui accélèrent un processus mortel. Pour que les personnes contraintes de ne pas circuler puissent continuer à vivre, il a donc fallu, outre requérir le travail, surchargé, de plusieurs secteurs, qui, par comparaison avec l'ensemble des secteurs à l'arrêt, sont apparus pour ce qu'ils sont, constamment essentiels, mettre en place une autre continuité, la continuité financière, afin que ces secteurs à l'arrêt ne connaissent pas, ni maintenant ni tout de suite après la sortie du confinement, un autre arrêt, la "faillite". Les Etats qui ont pris les décisions de confinement ont donc également pris d'autres décisions pour cette continuité, qui devenait, était, de leur responsabilité. L'après confinement, outre le retour à tous, ou presque, les mouvements antérieurs, verra donc et la fin de ces processus, procédés, et des conséquences de ceux-ci et de leur fin.
Pour que l'après confinement voit apparaître des "changements", et surtout des changements positifs, pour toutes et tous, il faut, un bilan, exact, des causes, des problèmes, de cette période, mais il faudra aussi des volontés suffisantes. Afin d'éviter d'étirer artificiellement ce texte en longueur, voici une liste de ces causes, problèmes, perspectives :
Des vivants (humains) au Vivant : de nouveaux rapports, de respect, de connaissance, de distance (par exemple, il faudrait pouvoir déterminer des espaces interdits à tous les êtres humains). Ce que des individus et des organisations, concernés par le Vivant ou une forme de vie, plusieurs, ont pu dire, mettre en avant, devrait être plus entendu, intégré. C'est un autre rapport à l'espace terrestre qui est en jeu, qui pourrait être qualifié de rapport "décolonial".
La production, la diffusion et la perception des connaissances scientifiques : le relativisme, notamment inspiré par des croyances religieuses, est désormais laminé, mais une sous-culture scientifique est un problème collectif, politique (Education, médias, librairies, sont concernés par ces évolutions nécessaires)
les moyens financiers pour la recherche et pour les systèmes nationaux de santé/moyens pour l'armement militaire
un travail scientifique essentiel sur le système immunitaire humain, son renforcement/système immunitaire des chauve-souris
la nécessité d'analyses et de planifications à long terme
certains Etats semblent à la croisée des chemins, entre une voie de plus en plus autoritaire, répressive, et une autre voie : la voie de la "force" est une voie de faiblesse, il s'agit de mettre en place une "immunité collective" contre ces dangers
les conditions de production et de diffusion des médias, des spectacles : des médias, avec, par exemple, la limitation des pratiques de propagande (ne pas oublier la séquence anti-pro-Raoult), l'association entre les professionnels et les lecteurs; une offre numérique pour assister à des spectacles en direct
une conférence mondiale post-crise, dans laquelle les citoyens seraient aussi présents, représentés, que les Etats, et une conférence d'une durée suffisante pour qu'il y ait des débats sérieux, des décisions importantes
quelle "politique-de-la-vie" ? Citoyens, penseurs, etc, devront travailler cette question, lui apporter des réponses sérieuses - ou pas (des notes publiées sur ce blog ont déjà traités de ce sujet et de différentes perspectives qui le concernent).
Un média culturel national a publié, sur son réseau social, un article concernant la situation actuelle, afin d'évoquer celle, particulière, de l'Allemagne, et, à l'occasion, énoncer un nouvel éloge de la "Sainte Famille" germanique, avec laquelle, une fois de plus, moyens et résultats seraient, par comparaison, meilleurs que ceux de a France, et dont une part reviendrait aux compétences et aux choix de la Chancelière en poste. Comme il va de soi sur un réseau social, des commentaires se sont multipliés, et un énième choeur "français" pour chanter "le génie de l'Allemagne" s'organisa et entonna l'Hymne ! Comme on sait, les membres d'une chorale sont si heureux de chanter que celui qui ose parler en même temps, pour, en plus, exprimer un avis sensiblement différent, pour tempérer cet enthousiaste, voit sur lui regards courroucés et des vitupérations tombées, résumées par un : vous êtes un germanophobe ! Autant dire que si vous n'êtes pas aussi et comme eux, germanophile, vous êtes donc... phobe. Comme si, entre l'extrême "philie", aveugle, et l'extrême phobie, imbécile, il n'y avait pas bien plus de 50 nuances. Il faut dire que, comme quelques auteurs l'ont remarqué, qu'il s'agisse de notre temps présent ou d'une époque antérieure, il y a, dans ce pays, un culte à la Germanie, une manie de la Germanie, qui serait un "modèle", qu'il faudrait suivre, imiter, impérieusement, pour être aussi impériaux que nos cousins le sont devenus. De l'Empire "napoléonien", français, nous serions passés à un "Empire" allemand, sur l'Europe, qu'il faudrait saluer, accompagner, auquel il faudrait contribuer, auquel il faudrait... collaborer. Comme l'Empire napoléonien était contraire et à "la Déclaration des Droits de l'Homme", au respect des peuples et des personnes ET aux intérêts français (le retour de bâton de l'aventure impérialiste aura été une longue nuit monarchique/autocratique, jusqu'en 1871, prolongée par une III République qui en prolongera la volonté), la puissance allemande, actuelle, en Europe, via l'UE, est un nouvel "impérium" problématique, d'autant que, comme tous ceux du passé, ce qu'il met en valeur et ce qui le met en valeur dissimulent des problèmes graves. En être conscient, les évoquer, en parler, les analyser, les critiquer, n'induit en rien une hostilité ou une haine envers l'Allemagne. Sinon, celles et ceux qui ont pu résister dans le passé à un autre projet impérial allemand auraient pu être aussi traités de "germanophobes", mais pour cela, encore eut-il fallu que les acteurs, les chantres, allemands, de ce nouveau projet soient à eux seuls l'Allemagne, alors que nous pouvons penser qu'ils en furent, au contraire, une négation. Mesurer, exactement, ce que fut, ce qu'est, cette Histoire, de l'Allemagne, c'est donc un impératif catégorique de cette conscience qui doit savoir, ce qu'il en est, et non se raconter des chansons. Est-ce que la gestion, en Allemagne, de la crise, dite du Covid-19, est, bien meilleure que celle de la France, supérieure, voire parfaite ? Ou s'il y a des réussites, y a t-il des échecs et des difficultés ? Quel est le système national allemand, concernant la prise en charge des personnes souffrantes, malades ? Et ce souci gouvernemental allemand pour les personnes malades, souffrantes, est-il le marqueur d'une politique générale philanthropique ? D'un côté, nous entendons les chants/voix de ces idéologues de "Deutschland Uber Alles", comme ici, et ici, nous pouvons lire le témoignage très critique d'un médecin allemand. Ici, un contributeur de Médiapart écrit : "Pourtant un petit hebdomadaire Berlinois « Der Freitag » qui comme son nom l’indique parait le vendredi, publie sur son site en ligne, ces derniers jours, des articles qui ne décrivent pas un système de santé en très bonne forme. Lé dérégulation néolibérale depuis 30 ans du système de santé, soumis aussi à une version de tarification à l’acte et à des restrictions budgétaires, à eu pour conséquences la faillite de nombreux hôpitaux communaux, rachetés par de puissants groupes privés, si bien que la part des cliniques à but lucratif est passé en 25 ans de 15 à 30 pour cent et plus de l’ensemble du système hospitalier. De plus, le système d’assurance sociale et de santé Allemand est binaire. Il y a d’un côté le régime général pour la grande majorité des Allemands (Allgemeine Krankenkasse) et un système privé (Privat Patient) donnant à ses affiliés (Professions libérales et CSP+++) une priorité dans l’accès aux meilleurs soins et dans le plus grand confort." Donc, les dirigeants allemands auraient clairement fait le choix de l'inégalité : un hôpital public low-cost, et des hôpitaux privés, qui assurent une médecine de haut niveau, mais pour une minorité. Une fois de plus, on comprend pourquoi quelques Français "germanophiles" ont tant de facilité à déclarer leur flamme à cette Allemagne. Nous, comme dans le passé, c'est une autre Allemagne que nous aimons, d'autres Allemands que nous aimons. On n'est pas germanophobe parce que nous n'aimons pas l'Allemagne de Mme Merkel et consorts, on est germanophile parce que nous ne nous laissons pas et ne laisserons pas imposer que cette Allemagne de Mme Merkel et consorts soit, à nos yeux et pour le reste du monde, toute l'Allemagne, parce que nous savons que nous pouvons attendre, d'un pays où il y a tant d'entendements brillants, une autre, politique, d'autres choix.
Dans "Le Silence de La Mer", le monologue de l'officier allemand, apparemment "francophile", reste un monologue - les Français qui l'écoutent ne lui répondent pas. Aujourd'hui, nous pourrions faire la liste de ce que, dans l'Histoire, la culture, allemandes, nous aimons, nous lisons, nous écoutons, nous respectons. Mais, à aucun moment, nous ne confondrons un penseur de langue allemande, comme Einstein, avec un chancelier/une chancelière, dont les principes et les choix politiques ne sont pas admirables. Le premier aura toujours nos applaudissements, les seconds auront toujours nos critiques.