"Lorsqu'il s'agit de parler de ou de faire cette fameuse «relation sexuelle» (que
l'intérêt pour cette relation soit assumé ou ne le
soit pas), le faire-relation ou la formulation de la mise en relation
n'intrigue pas, comme si, dans le cas d'une relation hétérosexuelle
(en fait, comme je l'ai démontré, primo-homosexuelle),
c'étaient et ce sont les organes qui seraient, sont, en
relation, et copulent. En somme, avec le présupposé de
ces formulations, «la relation sexuelle» ou "les relations sexuelles", il faudrait
comprendre et croire qu'un pénis et une vulve ont réussi
à se trouver deux corps complets pour se rejoindre, et que ce
sont eux qui vivent leurs relations ! Ce discours organique, et digne
de la représentation «pornographique», provient de
celles et de ceux qui, la plupart du temps, vitupèrent,
fustigent, condamnent ces relations, parce qu'elles sont sexuelles !
Mais, alors qu'une autre obsession humaine consiste à
rechercher et à prétendre avoir trouver des différences
entre «l'humain» et «l'animal» dans «la
pensée», «la science», «le rire»,
le fait que les «relations sexuelles» humaines ne soient
pas des relations sexuelles mais des relations cérébrales,
et qu'elles soient plus et mieux que des relations sexuelles, est,
sinon ignoré (même si des millions de corps et d'âme
sur cette planète le savent, ou instinctivement, ou
consciemment), à tout le moins laissé dans l'ombre de
la conscience, car, il est vrai que, lorsqu'un homme et une femme
«font l'amour» (mais aussi deux hommes, ou deux femmes),
une partie de ce qu'ils font ressemblent, comme deux gouttes d'eau, à
ce que font un gorille mâle et un gorille femelle, ou à
tout autre couple animal. Mais si les couples animaux subissent un
calendrier des poussées de chaleur des mâles et des
femmes, limité à quelques semaines ou à quelques
mois pendant l'année, si ces mêmes couples s'accouplent
pour que la reproduction de l'espèce soit possible et
réalisée, les accouplés humains ont tout leur
temps, tout le temps, peuvent et doivent éviter la puissance
reproductrice, sauf s'ils souhaitent engendrer, et «les
relations sexuelles» peuvent, pour et par eux, être des
relations érotico-ludiques, parce qu'elles ne sont pas
focalisées sur la zone sexuelle ! Et, en outre, et d'une
manière beaucoup plus fondamentale, ces relations, cérébrales
et érotico-ludiques, sont nécessairement instrumentales
– et instrumentalisées !- puisque l'un veut et doit
atteindre l'autre, et qu'il ne peut le faire que par ses "outils", le
bras, la main, les doigts, la langue, les pieds, la bouche, les
lèvres de la bouche, ... C'est pourquoi la distinction et la
différenciation entre la nature et les oeuvres des techniques
de provocations et de sensations sexuelles, que les anglo-saxons
appellent des sex-toys, sont ... artificielles ! Car la nature, en
l'occurrence, les organes du corps, les organes de contact et de
relation, les mains, la bouche, etc, sont eux-mêmes des oeuvres
d'un art et des oeuvres
d'art dont la force et l'intérêt
résident dans leur maîtrise par une conscience qui les
instrumentalise d'une manière intelligente - parfois... Dans ces
situations, il faut, dit-on, avoir du doigté, mais avoir des
doigts ne suffit pas pour bénéficier de cette habileté;
et avoir et utiliser un instrument-artificiel peut être un
moyen efficace d'apporter au partenaire ou à sa partenaire
l'objectif d'une relation cérébrale et érotico-ludique,
l'orgasme. Pour certains, ces remarques confinent ou confineront à
la banalité, ou seront accusées de faire l'éloge
de la «fornication», et autres délires
sectaro-religieux, mais c'est qu'il ne faut pas oublier dans quel
mépris et dans quelle indifférence «le corps»
est tenu, encore aujourd'hui..., alors que les membres de ce corps
sont nos seuls moyens pour accéder à l'autre ! Quant
aux relations entre les hommes et les femmes, il ne faut pas oublier
à quel point elles sont encore dominées, lorsqu'il
s'agit de ces relations cérébrales et érotico-ludiques,
par l'obsession, mâle, du coït (qui, à en croire
ces étranges mâles vêtu(e)s de robes que sont les
prêtres et les évêques, serait la seule position
pour laquelle ces créatures auraient été
missionnées), et ce alors que les femmes apprécient,
puisqu'elles le disent, les préliminaires, les jeux, etc. Une
conséquence essentielle de cette analyse vise donc les mâles
: autant que le corps féminin peut l'être, c'est la
totalité du corps masculin qui est «érogène»,
à la condition d'en finir avec la centralisation masculine
autour du pénis !"
(Extrait de l'ouvrage en cours de rédaction, "Love religion")
La première image est un focus sur une oeuvre de Jean-Louis Mirabel (cf.galerie sur ce blog)
".....c'est qu'il ne faut pas oublier dans quel mépris et dans quelle indifférence «le corps» est tenu, encore aujourd'hui..."
dites-vous...DU TOUT...
je ne suis pas d'accord du tout aujourd'ui le corps est célébré, c'est le culte du corps sous toutes ses formes
quant au reste je reviendrai vous lire avec plus de temps parce que, accordez moi grellety qu'il faut du temps pour vous lire...., pour comprendre, digérer, réfléchir...
Rédigé par : lesyeux | 13/09/2006 à 19:42
Vous avez raison sur le constat : "le corps" est, dans l'Occident capitaliste, industriel, hyper-médiatisé, célébré, mais il faut distinguer; d'une part, il s'agit du corps-image, ce que les autres voient de moi, et non le corps réel, organique, complet, et enfin, il s'agit aussi du corps musclé, sportif, celui des rugbymans et des salles de musculation. Mais est-ce un mal ou une erreur ? Un corps humain est une somme d'os, de muscles, de liquides, dont le sens réside dans le développement de la "dunamis", la puissance, et que ce muscle soit un triceps ou qu'il soit le cerveau lui-même. Enfin, il est possible de vivre dans une relation contradictoire avec le corps, c'est-à-dire dans un éloge extérieur et public et dans une ignorance totale du corps, et même dans un mépris pour les organes, il est possible de vivre "avec" son corps comme si on était autre que son corps, dans une relation totalement duelle, à tous les sens du terme. Les terroristes du 11 septembre étaient dans cet état : mon corps n'est rien... Et, aujourd'hui, combien de clercs des Islams, des christianismes, ne les approuveraient ?
Oui, je comprends que vous preniez du temps, je vous sers une "nourriture spirituelle" à haute dose, j'assume, en toute lucidité, les présupposés et les conséquences...
Rédigé par : grellety | 14/09/2006 à 10:24
sourire...vous me faites sourire...vous etes sur que vous n'avez pas arraché la page des 'h' 'hu' là où l'on trouve lemot "humilité' ?
Rédigé par : lesyeux | 14/09/2006 à 13:34
J'exécre la fausse humilité. Lisez, ou relisez Nietzsche : quand on est "grand", il faut assumer. Non pas pour passer son temps à mesurer l'espace narcissique qui vous sépare de ceux et celles qui sont "petits", mais pour regarder vers ce qui est encore plus grand, et je sais que j'ai une marge, l'infini même. Mais il se trouve que, parce que je connais l'Histoire de la pensée, l'Histoire et la situation des civilisations, des "religions", etc..., je sais que, ce que j'ai commencé avec "Dieu sans religions", et que je vais continuer avec "Love Religion" a une valeur, une vraie valeur. La suite de ma vie et de l'Histoire de notre espèce le démontrera. Selon une vieille sagesse grecque, ce n'est qu'à la fin de la vie d'un homme que celui-ci peut dire s'il a eu une vie heureuse et belle, et, de manière identique, ce n'est qu'à la fin de mon parcours terrestre que je saurai, avec d'autres, si j'ai réussi, atteint les buts que je me suis fixé intérieurement. Simplement, pour l'heure, je suis, en effet, convaincu d'être sur la bonne voie - le Bien, mon Bien ? Et vous ?
Rédigé par : grellety | 14/09/2006 à 19:28
Ce qui m'intéresse serait de parler de la différence entre l'amour pour l'autre et celle de l'amour du corps de l'autre.
Parce que les deux ne vont pas toujours ensemble .
Ou alors...développons?
Rédigé par : Céline | 17/09/2006 à 23:55
Oui, Celine, développez sur ce que vous pensez à propos de cette différence entre "l'amour pour l'autre et celle de l'amour du corps de l'autre"...
Rédigé par : grellety | 18/09/2006 à 09:47
Je pense que certains peuvent aimer un corps , pas forcément une personne.
Aimer un corps c'est à dire être ému par lui, le désirer, vouloir s'en rapprocher mais que la séparation entre le corps et le coeur , le corps et la tête existe.
Que ceux (ou celles) qui sont ainsi attirés par le corps et le différencient de l'individu qui l'habite cherchent à aimer une partie de l'autre uniquement, qu'ils fuient l'autre dans sa globalité, et font passer par le corps leurs émotions voire les sentiments qu'ils pourraient abriter.
Je pense que dans ce cas de figure, le corps de l'autre, finira par ne pas être respecté,l'autre sans sa globalité ne l'étant pas non plus , je ne parle pas ici de relations purement sexuelles sur lesquelles deux personnes sont en accord sans qu'il y ait d'amour entre eux, je parle d'une incapacité qu'ont certain(e)s à aller vers l'autre et qui fait qu'ils se focalisent sur ce qui leur semble plus facile à posséder : le corps donc qu'ils peuvent aimer comme Pygmalion a aimé Galatée.
Vous m'aiderez à développer davantage ...
Rédigé par : Céline | 18/09/2006 à 12:50
Ceux qui peuvent "aimer un corps" et "pas une personne" pourraient donc être attirés par la fameuse poupée gonflable, si elle était plus en chair... Quelques-uns, beaucoup, combien ? Car lorsque vous dites "aimer", vous voulez dire "désirer" ..., je pense. Or, désirer un corps ET une personne, est-ce aimer ? Pour beaucoup de femmes et d'hommes, je connais la réponse, nécessairement positive.
Ensuite, si on réfléchit "bien", mais si je me trompe, notre dialogue est là pour me l'apprendre, est-ce qu'un homme ou une femme qui désire un homme ou une femme désire "un corps" et parfois une personne ? Il, elle, désire, copuler, s'accoupler. Un accouplement nécessite t-il l'amour d'un corps, et du corps, et de la personne ? Dans le cas de l'accouplement forcé, nous savons qu'il n'en est rien. Mais même lorsqu'il n'est pas forcé, l'homme et la femme, ou l'homme et l'homme, ou la femme et la femme, font-ils ce qu'ils font par désir DU corps de l'autre, et de la personne, ou parce que, dans cette situation, dans ces positions, ils se sentent bien, sans pour autant être en relation avec le corps et la personne ? Combien "font l'amour" de manière aveugle ? D'ailleurs, avez-vous remarqué que beaucoup... ferment les yeux ?
Aimer un corps, qu'est-ce, concrètement ? Un mâle peut être attiré par un sein, par des seins, que ce soit pour les voir seulement, ou les toucher; mais les seins en question font-ils tout le corps et sont-ils même une chose matérielle DANS LA TETE de celui qui désire ? Ou bien le fait de toucher, d'embrasser le sein, ..., lui permet-il de toucher l'autre... ? de lui faire connaître des sensations qu'elle ne peut pas connaître autrement...
Dans ce cas, il ou elle ne désire pas le corps, mais l'être-bien de l'autre, et par conséquent l'être-bien de soi, puisque eros joue le jeu des réciprocités.
Ensuite, vous utilisez la formule "relations sexuelles", et vous avez lu que je récuse cette expression et son présupposé.
La vie érotique est donc, à mon sens, riche de sensations et de pensées, à partir d'une pensée de soi vers et pour l'autre, un "souci" que les sectaires religieux sont incapables d'avoir et d'apporter, enfermés qu'ils sont dans leur tour d'ivoire mentale, "dieu m'a dit", "dieu a dit".
Rédigé par : grellety | 18/09/2006 à 17:53