Depuis trois ans
maintenant, les civils irakiens servent de cible à des
chasseurs ou à des candidats au suicide. Dans les pays riches
et médiatisés, les JT, les radios, les journaux
colportent leurs brèves presque quotidiennes sur «un
attentat suicide à Bagdad» qui a fait 50 morts et 35
blessés, 150 morts et 75 blessés,... L'information qui nous est ainsi transmise est contradictoire : d'une
violence sans nom par le chiffre de victimes, par l'indication, implicite, de la
méthode utilisée, faucher, brûler, décapiter,
découper, les corps, elle est chloroformée par
l'absence d'images précises de ces hommes, de ces femmes, de
ces enfants, devenus cadavres. Les kamikazes ou les insurgés
roulent, font exploser, tuent, décapitent – silence, il n'y
a rien à voir et à savoir de plus. Le citoyen effaré
est sommé de comprendre que ces actes s'inscrivent, peut-être,
sans doute, dans une résistance irakienne dont les méthodes
sortent de l'ordinaire des résistances,
mais qui, en tant que
méthodes de résistance, auraient leur légitimité.
Pour autant, faut-il être idiots, parce que les médias
nous y incitent, invitent, parce que cela arrange les criminels ?
La
résistance irakienne face à l'envahisseur américain
existe. Cette résistance s'attaque aux soldats américains.
La France, qui a connu une occupation douloureuse, tragique, a connu
des mouvements de résistance, mais ils ne tuaient pas les
civils français. En Irak, les attentats, les crimes commis
contre les civils, ne relèvent pas d'une telle résistance.
Ces actes sont le fait d'individus qui soit, souffrent du syndrome de
Macbeth (je veux entraîner le monde dans ma fin), soit sont
comparables aux serial killers, et sont en quelque sorte des
cannibales par procuration. Ces criminels de droit commun portent un
masque : ils prétendent se battre et tuer «au nom
d'Allah», de la «vraie religion», ... Depuis
plusieurs années, ils en imposent, par la profondeur de leur
haine, de leurs violences. Des citoyens, là-bas comme ici,
vivent, pensent et agissent en victimes expiatoires consentantes,
«fatalistes». S'il reste des citoyens et des citoyennes
pour se dresser, se redresser, parler et dénoncer ces
criminels, il est plus que temps qu'ils le fassent, qu'ils parlent.
Les aquoibonistes peuvent repartir, oublier. Et puis il y a les
autres : celles et ceux qui savent que la parole a, fondamentalement,
sa force, sa nécessité; celles et ceux qui savent
qu'une petite action ajoutée à une autre finit par
devenir... Car ce qui est possible pour tant de situations
dramatiques,
dans des actions et des engagements caritatifs,
humanitaires, pourquoi faudrait-il que les citoyens d'Irak dussent vivre et
parfois mourir, dans ce silence mondial ? Où que nous soyons,
où que nous nous trouvions, il faut dénoncer ces
criminels, en exhibant les images de leurs victimes; en n'oubliant pas que les images ne sont que des images, des signes, et que les corps meurtris, les hommes, les femmes, les enfants, sont bien réels; mais aussi en
s'adressant à ceux qu'ils prétendent respecter, les
maîtres de la foi musulmane. Ceux-ci ont osé manifester
dans les rues du monde parce que des caricatures du Prophète
leur paraissaient outrageantes. Par contre, depuis trois ans,
l'instrumentalisation de l'Islam par des criminels génocidaires
ne semble pas leur paraître blasphématoire. Dieu serait
offusqué par des dessins, mais par contre, Il prendrait
plaisir ou approuverait des crimes sur des civils, innocents ou non !
Depuis trois ans, le monde marche visiblement sur la tête, mais
en fait cela ne date pas d'hier ! Si G.W.Bush porte une responsabilité
personnelle et définitive dans ce qu'est devenu l'Irak après
la chute de Saddam Hussein (parce que la construction d'une
démocratie, donc d'un régime qui assure la sécurité
des civils, exigeait des moyens infiniment plus importants, des moyens et des méthodes), il ne
faut ni mettre tout le monde dans le même sac, ni même
caricaturer la réalité.
Aucun des attentats suicide ou des attentats contre les civils, aucun enlèvement et aucune exécutation n'étaient justifiés, et ce sont ceux qui les ont préparé et ceux qui les ont accompli qui en portent la responsabilité directe. Aussi,
- J'accuse Oussama Ben Laden d'avoir ressuscité la secte des Assassins, d'avoir donné des ordres et d'avoir justifié des crimes contre des civils, pour le 11 septembre 2001, en Irak, en Espagne, .... J'accuse Oussama Ben Laden d'avoir mis en place l'une des plus criminelles entreprises de manipulation mentale que l'Histoire ait connue.
- J'accuse les lieutenants d'Oussama Ben Laden d'être des cannibales, assoiffés de sang;
- J'accuse les responsables musulmans du monde entier d'un silence, coupable et complice, par la confusion qu'ils font entre une légitime résistance irakienne et une volonté de destruction de toute vie;
- J'accuse les leaders irakiens d'être incompétents, tout comme les responsables américains, civils et militaires;
- J'accuse les prétendus musulmans, chiites, sunnites, en fait, sectaires, d'avoir rempli le monde de «mécréants», y compris et principalement avec les autres musulmans qui n'appartiennent pas à leur confession, et j'accuse ces prétendus musulmans de blasphèmes, selon leurs propres critères, ainsi que de prétendre connaître Dieu et ses volontés, blasphème innommable selon leurs propres critères !
- J'accuse les médias de ménager la chèvre et le chou : de parler de cette situation, sans le faire vraiment, et par ce voile coupable sur des crimes épouvantables, d'empêcher tout électrochoc de l'opinion mondiale.
J'appelle donc les citoyens du monde entier, j'appelle les responsables et les acteurs irakiens qui ont encore leur raison, qui ont une influence sur les déterminations politiques, "religieuses", à parler, à dénoncer ces crimes de masse, à exercer toute pression utile sur les auteurs de ces crimes, et notamment la pression "morale", afin de miner leur certitude d'être des "hommes de Dieu". Les citoyens d'Irak ont le droit de vivre en paix, et les résistants irakiens le droit de résister, sans que les premiers soient des victimes de seconds qui, dès lors, ne sont plus des résistants, mais seulement des assassins.
Si vous avez un blog, vous pouvez relayer cet appel à votre manière (même en ne faisait pas référence à cet appel, mais en parlant de la situation des civils irakiens). Si vous souhaitez en débattre avec vos ami(e)s, vous pouvez le copier dans un email, et l'envoyer. Si vous avez des informations sur cette situation dramatique des citoyens irakiens, vous pouvez les faire connaître, ici ou ailleurs. Bref, à votre manière, vous pouvez "agir" pour contribuer à ce qu'une pression internationale, diverse, s'exerce sur les responsables et les acteurs de l'Irak.
Les civils irakiens sont exemplaires de ce que tant de civils subissent dans le monde. Depuis 150 ans, les guerriers ont cessé de se faire la guerre entre eux, et se sont retournés contre les civils, proies faciles. Les civils ne sont plus protégés par personne. Les civils du monde entier doivent le savoir et s'organiser.
Sting - Russians
envoyé par parlantichris
NB : il y a quelques années, Sting a écrit et chanté cette chanson intelligente. Concernant la situation évoquée ci-dessus, il serait bien qu'un artiste écrive une chanson dans cet esprit...
http://fr.news.yahoo.com/06032007/202/irak-au-moins-90-chiites-tues-et-160-blesses-dans.html
"Irak: au moins 90 chiites tués et 160 blessés dans un double attentat suicide
HILLA (AFP) - Au moins 90 pèlerins chiites, dont des femmes et des enfants, ont été tués et 160 blessés mardi dans un attentat à la bombe perpétré par deux kamikazes au milieu de la foule près de la ville de Hilla, à 120 km au sud de Bagdad, a-t-on appris de source médicale.
"Nous avons reçu les corps de 90 personnes qui sont mortes dans l'attentat et nous soignons 160 blessés", a déclaré à l'AFP le Dr Mohammed al-Timini, du service des urgences de l'hôpital de Hilla (120 km au sud de Bagdad)."
Rédigé par : grellety | 06/03/2007 à 16:35
Je viens de publier un note sur mon blog.
Amitiés.
Céline
Rédigé par : Céline Perret | 12/03/2007 à 20:12
Je vous en remercie. Je comprends votre choix. Mais le fait de ne pas montrer ces photographies va à l'encontre du sens de cette démarche. Il faut ouvrir les yeux sur ces crimes, ces victimes et leurs assassins.
Rédigé par : grellety | 13/03/2007 à 12:13
C'est fait.
Rédigé par : Céline Perret | 13/03/2007 à 19:42
I wish so much I could read the French language. I'm too old now, to learn.
~~Your blog looks so inviting, and interesting.
Cheers. Just wanted to see, and say Hello. My last name is BALZAC..like the French writer (yes, I'm related, on my Father's side)
xx,Res.
Rédigé par : Res | 18/04/2007 à 03:23
Hello,
You dont speak and read french, but I speak and read english. Of course, as I'm french, I think that you have reason to want to learn french, but its a difficult language.
And I think too that you have reason about my blog !
Dear Balzac, je suis très honoré !
Rédigé par : grellety | 18/04/2007 à 17:32