Cette Coupe du Monde est, certes, une compétition, mais aussi l'occasion de voir un résumé planétaire des jeunes mâles, en pleine force de l'âge... Et les gradins des stades sont aussi intéressants que les terrains eux-mêmes afin de compléter avec la part féminine cette analyse sur la jeunesse mondialisée. Le "foutchebol" est d'abord un moyen idéal de domestication du corps, de son équilibre, que ce soit en situation fixe ou en mouvement. Et le ballon représente le monde dominé par cette volonté - comme la Coupe elle-même. Les maîtres fixent les règles et jouent dans les règles - sauf que... Pour cette Coupe, les intentions à priori ont été oubliées en chemin. La FIFA avait promis un arbitrage sévère, pour que les artistes soient libres de s'exprimer. Mais le seul arbitre qui a strictement respecté les règles et cet état d'esprit a décimé deux équipes, le Portugal et les Pays-Bas, en distribuant une pluie de cartons jaunes. Le lendemain, le boss, Sepp Blatter, un ... Suisse, a déblatéré sur cet arbitre ! Seules, les apparences comptent... Dans cette finale dont tout le monde a entendu parler, le joueur italien Materazzi a parlé au meneur de jeu français qui, soudainement, s'est retourné, et s'est dirigé vers lui pour lui adresser un coup de tête dans la poitrine... Que lui a t-il dit ? Ce qui était nécessaire pour que ce joueur, cet homme, au grand "thumos", devienne un taureau furieux voulant encorner... Et pour la FIFA, les insultes - font partie du jeu ? Oui, car elles ne représentent pas une violence visible, évidente. Les violences, subtiles, cachées, "petites" n'intéressent pas cet Etat dans les Etats. Pour cette multinationale, seuls les bénéfices nets, supérieurs cette année aux précédentes éditions, importent. Cette "société du spectacle" est prise aux pièges de ses contradictions; parce que, en privilégiant les apparences au détriment des réalités, la FIFA a favorisé la victoire finale d'une équipe dont le jeu fut d'une pauvreté insigne, totalement dominée dans la deuxième mi-temps et la prolongation de la finale, et qui, tout au long de son parcours, a privilégié l'agressivité et les agressions, comme celle de De Rossi sur un joueur australien (en extension, un coup de coude puissant en plein visage). Ouf ! La Coupe du Monde est finie, et la FIFA n'est pas une ONU idéale - entre nous soit dit, M. Koffi Annan . Et le football n'est pas non plus un monde idéal, puisque le chauvinisme rend aveugle et menteur (les Anglais ont défendu leur joueur Rooney, qui marche sur ses adversaires; les Portugais ont défendu Ronaldo qui plonge dans les surfaces de réparation comme Johnny Weissmuller, et des Français peuvent défendre Zidane qui, par ce geste, a contribué à la défaite de son équipe, mais également prouvé, par l'exemple, la violence inhérente à ce sport de gentleman joué par des voyous). Mais ce football industriel ne représente pas le "vrai jeu"...
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