Et c'est parce que cette vidéo expose un véritable travail sur les sources qu'il faut et le faire connaître et le saluer. MAIS, non, Marie Bril ne démontre pas que, pour la science, il y a une certitude ou une haute probabilité quant à l'existence de Jésus. Des sources "littéraires" sont, scientifiquement, insuffisantes. Il faudrait trouver des éléments ou des traces, à partir desquelles une existence pourrait être considérée comme certaine. Les contemporains d'Alexandre le Grand l'ont vu, ont été à ses côtés ou contre lui : son existence est certaine. Idem pour le Prophète de l'Islam. Etc. Mais de Jésus, seuls des textes affirment son existence, réelle. Dans cette vidéo, Marie fait référence aux propos de Michel Onfray. Mais celui-ci n'a pas vraiment travaillé ce sujet - comme tant d'autres. La plupart du temps, il ne cite pas les sources, et s'approprie le travail fait par d'autres. Ce n'est donc pas lui qu'il faut lire ou écouter sur le sujet, mais les personnes qui ont vraiment travaillé sur le sujet. Aussi, actuellement, étant donné ce que sont les principes et les critères de "la" science, il est impossible d'affirmer que Jésus a existé, et, également, qu'il n'a pas existé. D'un point de vue scientifique, il n'y a, aucune preuve, ce qui n'induit pas qu'il n'ait pas existé.
C'est ce qu'a fait Joseph Atwill, dans son ouvrage, "Le Messie de César".
Il y a le religieux et les religions : le religieux dépasse largement les religions. A notre époque, le football mondial pourrait être considéré comme une religion. L'utile caractérisation du Ministère français en charge de ce sujet, le Ministère de l'Intérieur et des Cultes, nous permet de ne pas être piégé par ce terme de religion. La "tolérance", nous n'en avons absolument pas le primat, puisque nous vivons dans un pays qui a longtemps été dominé par de l'intolérance, des intolérances. Dans l'Antiquité, nos chers Grecs ne donnaient aucun sens à ce fanatisme pour la "vérité religieuse" : ils considéraient les autres cultes avec curiosité, intérêt, respect, et ils intégraient des Dieux et Deesses dans leur propre Panthéon. Convertir les autres à... ? Insensé(s). Au Japon, le Shintoisme n'impose aucun dogme, via un texte, et les adeptes vont souvent voir du côté du Bouddhisme, en cumulant les croyances plutôt qu'en retranchant. Pour les polythéistes, encore fort nombreux, comme en Inde, le passage du poly au mono est étrange : pourquoi de la pluralité divine passer à un Unique, tout seul ? ! Avec l'apparition des organisations "professionnelles" auto désignées comme "religion", l'extension du champ (au monde, par le nombre de croyants, par l'être même de Dieu) est synchrone avec une réduction (des vérités à "une" vérité, des représentants à un seul, des comportements à un seul, etc). Et quid du mono-théisme ? En Egypte, la comète n'était pas suivie comme son ombre par un double mauvais : Dieu était bien l'Unique. Le gnosticisme/manichéisme ne peut pas être confondu avec le monothéisme, et quand une organisation censément monothéiste est manichéenne, elle n'est plus monothéiste. Aspect absolument essentiel, qui requiert d'étudier ce pas de deux entre monothéisme et manichéisme, de Zoroastre à l'Inquisition. L'empereur romain dont les décisions auront eu le plus d'impact dans l'Histoire, Dece Trajan, est absolument méconnu. Regardez et vous comprendrez (lol, je me demande si le style n'est pas religieux... ). Conseils de lecture : deux ouvrages de Polymnia Athanassiadi, avec "La lutte pour l'orthodoxie dans le platonisme tardif" et "Vers la pensée unique". Les "théologies" ont prétendu être des "discours de raison", parce qu'elles étaient avant tout des raisonnements élaborés par plusieurs, mais les contradictions et problèmes sont nombreux et profonds. Si nous n'en disons rien, cela signifie que nous fonctionnons dans la logique des champs autonomes : la théologie aux théologiens, la philosophie aux philosophes - et la politique aux politiciens ? De prétendus théologiens se croient autorisés à intervenir dans notre champ, l'Education libre et critique : pourquoi nous taisons-nous quand, sur la base de leurs contradictions, des consciences se perdent ? Sur les caricatures : plusieurs constats, avec, pour commencer, l'indifférence de la majorité des croyants à. Hélas, la minorité restante est hyper active et fanatique. Face à une folie "raisonnée", il faut parler, répondre, et pas se taire, sinon, qui ne dit mot consent. Y a t-il un interdit coranique concernant la représentation du Prophète ? Non. Il a souvent été représenté. Les iconoclastes sont ce qu'ils sont, mais les Images sont au coeur de la pensée humaine, des échanges humains. Quand eux-mêmes évoquent "le Prophète", ils invitent les autres croyants à se former une image indéterminée de. Est-ce qu'une représentation caricaturale peut porter atteinte à un être, même sacralisé ? Mais comment ce qui est haut peut être atteint par ce qui est bas ? Si la majorité des croyants se moquent totalement de ces caricatures, c'est précisément au nom de cette raison : ils pensent et du coup, ils rient non pas avec les caricatures mais sur les caricatures. Il faut donc clairement le dire : sur une couverture de Charlie-Hebdo, il faut donc le dire clairement, "ceci n'est pas Mahomet". Les performances de la croyance religieuse s'expliquent-elles par une tendance générale à la crédulité ? Sur ce sujet de la représentation du Prophète, son exploitation sévit. Jusqu'au meurtre. Pourtant, formellement interdit par la parole coranique, en tant que plus grand des principes concernant les rapports inter-humains. Mais sur cette crédulité, exploitée, nous trouvons les confusions et les mensonges colportés par des "chrétiens", concernant "l'Apocalypse" : "révélations" à une période particulière de l'Histoire avant de basculer dans une autre Histoire, les réducteurs de tête comme de monde en affirment une "fin des temps", là encore contradictoire avec la volonté et la bonté de Dieu, qu'ils affirment dans leur théologie. Aux Etats-Unis, les adeptes de cette croyance sont nombreux et souhaitent que nous connaissions un chaos mondial, parce que, alors, Jésus reviendra, Dieu se manifestera. La folie des uns vaut celle des autres. Heureusement, à chaque fois annoncée, la fin des haricots a été repoussée aux calendes grecques. Donc, ce que Baruch Spinoza a commencé de faire dans le Tractatus, il faut en parler et le prolonger. Liberté de pensée et "raison", nous pouvons construire dessus une cité heureuse, radieuse, sans assassinés pour rien. Il ne faut donc pas avoir peur, mais nous engager, totalement, à fond, respectueusement de tout et de tous. Sauf de la folie cruelle. Il y a toujours une exception à la règle.
La tragédie d'un tel homicide dépasse la perte d'un seul être humain, puisqu'un autre être humain détermine sa vie par le meurtre, pour la réduire à. Réduction : ce qui, déjà, a bien du mal à disposer d'une durée conséquente (une vie humaine est, au regard de l'Histoire de l'Univers, de la Terre, extrêmement brève), se voit, par la force, réduite à peau de chagrin. Samuel, enseignant en collège, faisait son travail, consciencieusement, sérieusement. Il avait décidé d'évoquer l'usage de la liberté d'expression par les dessins dits des "caricatures de Mahomet". Dans les jours qui ont suivi, il a fait l'objet de critiques et de menaces. A t-il été soutenu ? S'il l'a été, ce fut modestement, puisque la manière dont il est mort démontre qu'il n'était pas protégé d'une manière ou d'une autre. Les fanatiques qui hurlent contre les "caricatures" prétendent en cela être des parfaits musulmans. Mais il n'y a aucun interdit dans la parole coranique concernant la "représentation du Prophète", lequel était un homme et ni Dieu ni un être à part. Dans l'Histoire de l'Islam, il y a de nombreuses représentations, et, quand il ne l'est pas, objectivement, comme dans un film qui retrace sa vie, on assiste à un spectacle incroyable : là où il est censé se trouver, on ne voit personne ! Une caricature est, par essence, une représentation qui modifie les formes connues de la personne représentée afin de grossir/diminuer des traits, se moquer, etc. Elle est le fait de personnes qui aiment se moquer, s'amuser. Une représentation caricaturale du Prophète ne se confond ni avec lui ni avec une représentation sérieuse de sa personne, et elle est donc une représentation QUI N EST PAS SERIEUSE. Les fanatiques prétendent pouvoir et devoir prendre au sérieux ce qui ne l'est pas. C'est ce qu'une Inquisition exigeait : depuis, le rire est devenu le maître. D'autant que le rire, momentané, n'empêche nullement la foi, réelle, si elle est réelle, de tel ou telle. L'immense majorité des croyants se moquent totalement de ces dessins. Mais une minorité, hélas composée de quelques milliers de personnes, refusent de penser à autre chose. Ils entendent condamner, faire condamner, et si rien n'est fait, faire le nécessaire par eux-mêmes. Il faut donc travailler à réduire le nombre de ces fous qui ne veulent pas entendre raison. Pour commencer, il faut clairement dire, publiquement dire, qu'une représentation caricaturale ne peut être prise avec sérieux, ne porte nullement atteinte à l'être et à la valeur de la personne représentée. Cette chose, si simple, si simple à comprendre, nous constatons que quelques uns sont dépassés par cette simplicité. Un manque d'éducation/instruction est, à l'évidence, la cause de cette incompréhension. L'éducation/instruction, c'était ce domaine dans lequel Samuel avait décidé de placer sa vie. Des sanguinaires ont décidé de l'assassiner pour cela. La vie humaine ne peut pas continuer d'être frappée par des ignorants cruels. De ce creuset de la violence historique, le Manichéisme, il faut instruire. Quant à la crédulité instrumentalisée par des manipulateurs manichéens dangereux, il faut travailler sur nos talons d'Achille, comme cette croyance dans l'interdiction de la représentation du Prophète (il faut rappeler que ce n'est pas le cas), comme dans la croyance dans l'Apocalypse/fin du monde (bien que le texte johannique dise autre chose et que les différentes prophéties sur l'Histoire humaine, comme celle des Mayas, n'intègre pas la possibilité d'une fin/disparition de l'Humanité). Sauf que, aujourd'hui, à cause de ces Manichéens, une épée de Damoclès pèse sur toutes les têtes humaines : les armes nucléaires réparties sur le globe. Et à cause de fanatiques hallucinés par des récits délirants et contradictoires, ces armes menacent toutes les vies, en nous exposant à une effective et totale disparition des êtres humains.
L'Univers de Dune est un Univers esthétique : les planètes, les Navigateurs de la Guilde, les sorcières de l'Ordre, les Fremen. Et ceux-ci sont, pour l'époque, un peuple original : qui, pour survivre, a associé, à des mesures techniques nécessaires et efficaces (le recyclage de l'eau corporel propre à chaque individu), à un messianisme d'inspiration musulmane, avec le Djihad, la guerre sacrée. Et loin d'être si originaux qu'ils en seraient incompréhensibles ou peu intéressants pour nous, ces Fremen sont pertinents dans leur rapport méthodique et infiniment respectueux avec l'Eau. Et si nous apprenions ce sens de l'infinie valeur pour la vie, de l'eau, alors que notre planète est la seule à en disposer dans des quantités phénomènales - mais nous lui portons tellement de torts... Lynch, cinéaste-artiste (on devrait créer le syllogisme cinéartiste), qui, aujourd'hui, peint des tableaux comme s'il était un Cooper encore enfermé dans la Black Lodge, a vu cet Univers, et, avec les moyens dont il disposait, il nous a offert des tableaux-scènes, pour certaines, inoubliables, magnétiques. Les navigateurs de la Guilde, des mutants épicés (devenus des cerveaux géants), ont encore un sens : à une grande échelle, le corps humain est susceptible de connaître des évolutions assez radicales en fonction de ses conditions, de ses pratiques. Ils ont un rapport direct avec l'Espace : leur conscience est capable de modifier l'espace-temps pour accélérer des voyages. Et pour nous, ce rapport à l'espace-temps a beaucoup de sens, parce que nous sommes travaillés par ce rapport. Kyle MacLachlan est une découverte, confirmée depuis : ses expressions faciales, son expression vocale, ses regards, correspondent à ce qu'un Paul charismatique est censé être - et on peut craindre que pour Chalamet, la comparaison sera un supplice. Mais il y a aussi Brad Dourif (!), Sting (sous employé, hélas !), Max Von Sydow, Jürgen Prochnow, Kenneth McMillan, parfait Baron. Apparemment, Villeneuve a choisi des cadors pour qu'ils ne souffrent pas de comparaison (à l'exception donc de ce Chalamet dont beaucoup s'inquiètent de l'absence d'épaisseur). Il faut voir la version longue, parce qu'on mesure à quel point les coupures de De Laurentiis ont modifié le récit, la cohérence, pour une mesquine volonté d'économie (quel sens peut avoir cette intention quand on s'est engagé dans un projet qui en soi représente un engagement qu'il faut faire, comme Lynch, à fond ? !). Comme le disait logiquement Nietzsche : deviens ce que tu es. La période la plus intéressante du film réside donc lorsque Paul et sa mère quittent la cité d'Arrakeen pour être envoyés à la mort, dans le désert, et que, grâce à "la voix", Paul parvient à prendre le contrôle d'un des pilotes Harkonnen, et, après l'avoir éliminé, celui du vaisseau. Parvenus dans le désert profond, ils sont dans Arrakis : une planète de sables (et, heureusement, de rochers), où les Vers traquent les ondes de surface. Apparemment, Villeneuve a compris les potentialités esthétiques de ces Terres de désert, mais aura t-il réussi à créer des images, pour nous, jouissives ou... ? A voir. Ensuite, il y a cette technique qui fait appel au son pour frapper et tuer. Cette technique, mentale/vocale, est issue de la Méditation - et Lynch est devenu un sincère, militant, de la Méditation Transcendantale. Autrement dit, que cela soit avec "Twin Peaks", comme avec "Dune", Lynch a un rapport personnel avec des éléments de ses/ces récits, ce qui est, à priori, assez unique, par comparaison avec des réalisateurs qui font des films/projets ("c'est notre proooojjjjjeeeeetttt !!!). Si Lynch avait pu faire "Dune" maintenant, avec les moyens techniques de notre époque et avec des moyens financiers à la hauteur, il aurait fait un film... "fantastique". Il eut été malin, de la part de producteurs, de le lui proposer, plutôt qu'à Villeneuve, même s'il aurait fallu se creuser la tête pour le convaincre. Un peu d'Epice y aurait aidé ? ! Là encore, alors que nous voyons tant d'êtres humains se satisfaire, à grand bruit, des limites de leur conscience, l'Epice, elle, comme avec ces substances psychédéliques des années 60/70, parvient à étendre son champ, à mieux percevoir, et y compris, à "voir", le "Destin". Et si, pour parler comme Rimbaud, les "élus" de nos cités avaient l'ambition d'être des "voyants" ? Au contraire, nous entendons un rire mauvais à être un aveugle qui, dans un jeu de quilles, fait tout tomber. Là, les "nobles" dirigeants sont à la hauteur de leur "noblesse". C'est un récit qui donne de l'espoir : nous ne sommes pas condamnés aux médiocres ou, pire. Mais il faut et regarder loin, et développer ses forces.
Qui n'entend ces discoureurs omniprésents pour faire valoir auprès de nous l'affirmation de "l'existence de valeurs occidentales", et, que cela soit implicite ou explicite, à ces cultures antiques, grecques, romaines ? Et pas un livre, pas une encyclopédie, qui n'insiste sur l'existence et l'action, durable, de ce Socrate, athénien. Mais qu'est-ce qui, dans cette action, fut essentiel, dominant, transmis ? Précisément : Socrate fut un homme de questions, là où tant les ignorent ou les récusent. Et ces, ses, questions, n'étaient ni essentialistes (sans rapport avec le temps), ni généralistes (comme avec une pensée abstraite). C'est par et pour son époque qu'il posait, posa, un certain nombre de questions à ses contemporains. La fameuse question du "Bien" peut paraître abstraite et métaphysique, mais en fait, la réflexion découvre qu'elle est, au contraire, au principe et dans la finalité même, de la cité, dans toutes ses prétentions. Mais la question est dérangeante, pour celles et ceux qui adoptent une position de pouvoir collectif. On sait ce que des Athéniens imposèrent à cette cité : au-delà de cette prétention même, un procès politique à Socrate, un procès avec, en surplomb, la peine de mort. Et Athènes se jugea et se condamna elle-même en condamnant "le meilleur d'entre nous". La pensée philosophique a inauguré la conscience et la démultiplication des questions vitales, nécessaires, fécondes. Depuis, ce questionnement a pris corps dans des champs : les sciences, les médias, les associations. Julian Assange, avec Wikileaks, a exprimé, mondialement, des questions, notamment à l'attention des Etats-Unis, mais pas seulement. Aujourd'hui, il est poursuivi par cet Etat, sous des prétextes, et cette poursuite se trouve elle-même interrogée par des questions légitimes. Une des questions posée par Assange était claire, essentielle : un Etat dispose t-il de droits uniques, spécifiques, exorbitants, comme si le Patriot Act pouvait être considérée comme une loi mondiale ? Julian Assange a posé d'autres questions : un pays, dont on dit qu'il est une démocratie, peut-il avoir une vie civique réelle, cohérente, positive, alors que des citoyens/dirigeants de ce pays accomplissent des crimes dans d'autres pays, en les dissimulant ? La "guerre au terrorisme" peut-elle être elle-même terroriste ? Le procès contre Assange est un prolongement du procès contre Socrate. Le silence de tant et trop d'intellectuels interroge également.