Le rugby requiert des hommes "forts", physiquement puissants, capables de rivaliser avec leurs adversaires, mais également et surtout, intelligents. Depuis sa prise de fonction, Bernard Laporte a fixé des principes négatifs de cette intelligence, comme avec sa célèbre formule "ne pas faire de fautes". Mais pour aboutir à cette perfection, il eut fallu une "éducation", et pas seulement la méthode simpliste des parents qui engueulent leurs enfants. Et c'est ainsi que, alors que l'équipe de France était encore en tête au score, son talonneur remplaçant a, devant les poteaux français, offert une pénalité-cadeau au XV d'Angleterre. Alors que l'arrière anglais était déjà plaqué par l'un de ses coéquipiers, Dimitri Szarzewski n'a rien trouvé de plus nécessaire que de tendre le bras à la hauteur du cou de Robinson, sous les yeux de l'arbitre, qui, par nécessité, siffla une juste pénalité. Face aux poteaux, il ne faut pas tenter Jonny Wilkinson ! Le XV d'Angleterre passait devant, et conserva le score jusqu'au bout, comme il l'avait aussi inauguré. C'est que pendant plus de la moitié de la durée du match, les Français ont eu l'illusion de pouvoir gagner, puisqu'ils avaient réussi à remonter et à passer devant au score. Mais ces points étaient de type anglais, puisqu'il s'agissait seulement de pénalités. Et les Anglais, eux, ont marqué un essai dès la première minute : après un mauvais coup d'envoi français qui entendait disputer et conquérir la balle, les Anglais obtenaient une mélée et sur un long coup de pied du demi de mélée, l'arrière français semblait attendre que la balle veuille bien venir à lui, mais, par le caprice d'un nouveau rebond, se dirigea vers les bras d'un ailier anglais qui, lançé, culbutait Damien Traille dans l'en-but, sans que celui-ci l'empêche de marquer, soit en le repoussant, soit en empêchant la balle d'être posée sur le sol de l'en-but. En deux premières minutes, le XV de France venait de cumuler les fautes, d'attitude et d'état d'esprit. Et pendant 20 minutes, les fautes, de main, de jeu, ont été nombreuses. Quand un joueur français gagnait une balle, l'un de ses camarades la perdait. Jean-Baptiste Ellisalde, si remarquable face aux All-Blacks, sortait les balles avec lenteur, au point d'être plusieurs fois pris par la défense anglaise. Lionel Beauxis ne frappait pas ces coups de pied de mammouth que tout le monde attendait de lui. Cedric Heymans, comme Frédéric Michalak, continuait de donner des coups de pied de jeu presque nuls, en rendant les balles aux Anglais, en ne trouvant pas les touches. Là encore, depuis plusieurs années, le jeu français aux pieds est très faible, voire catastrophique, sachant que des joueurs amateurs sont meilleurs que nos professionnels, mais il semble que l'encadrement du XV de France ne les ai jamais fait travailler systématiquement et sérieusement. Il était inévitable que ce manque de perfectionnement se paye un jour, au plus haut niveau. Et au bout de 80 minutes, une équipe d'Angleterre sans génie tenait son sésame, alors que, face à 15 All-Blakcs, le XV de la Rose eut essuyé une défaite cinglante, sans aucun doute. Ils peuvent remercier les Français et Laporte de les avoir débarassé de l'ogre noir, pour après leur offrir sur un plateau l'accession à la finale. Ils peuvent aussi remercier l'entraîneur français d'avoir manqué et de méthode et de cohérence, puisque, contrairement à ses déclarations répétées depuis le début de la Coupe du Monde (on joue et on gagne à 30), Laporte n'a pas eu l'intelligence de changer une équipe qui gagne, après la victoire sur les All-Blacks, afin de faire jouer des joueurs frais et talentueux (Lionel Nallet, Yannick Nyanga, Aurélien Rougerie). "Good game", peuvent dire les joueurs anglais, c'est-à-dire, si nous traduisons : merci de jouer si mal contre nous, au bon moment !
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